Dédale et Chronos - Sur la poésie des ruines dans les littératures ouest-européennes et roumaine

« À la tombée de la nuit, sous les rayons lunaires, le poète romantique, enveloppé dans son manteau noir, coiffé d’un chapeau à larges bords ou tête nue, les cheveux longs battus par le vent, s’assoit près de la ruine pour observer la dimension cosmique du temps. Le but profond de la contemplation des reliques est d’atteindre l’altitude spirituelle qui transmet le sentiment d’être sorti de la structure linéaire et ascendante de l’écoulement du temps. La pierre effondrée a été témoin d’un présent d’autrefois, devenu pour nous un passé lointain, et en porte mystérieusement, en halo, l’ombre momifiée. À travers elle, l’histoire se fait soudainement réversible et se renverse vers les siècles et les millénaires disparus, rappelant leurs fantômes à une nouvelle vie, imaginaire. La rêverie sous les murs rongés par la multitude des années est peut-être une forme nostalgique de l’éternelle aspiration humaine vers le voyage dans le temps et vers l’immortalité… »

Mihai Vornicu est né en 1942 à Br ila, en Roumanie. Il est diplômé de la faculté des lettres de Bucarest en 1966. De 1971 à 1983, il travaille pour l’Institut d’Histoire et de théorie littéraire G. C linescu de Bucarest, avant de s’établir en France. Il obtient ensuite un diplôme d’études approfondies (DEA) à Paris, en 1985.