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    19 mai 2018

    On ne présente plus ce roman primé à la rentrée de septembre et que je n'avais aucune envie de lire. Bakhita est une histoire vraie, ce que je n'avais pas encore compris, celle d'une esclave enlevée au Soudan qui finit sa vie en Italie et fut canonisée.
    On me l'avait toujours présenté en me disant qu'il était une succession de malheurs, tous plus lourds à porter les uns les autres. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce n'est pas du tout ce que j'en retiens. J'ai eu l'impression de suivre un parcours qui se découpe en deux grandes parties, la succession d'événements liés à sa condition d'esclave, puis sa vie une fois qu'elle entre dans un institut religieux, même si la deuxième partie est plus courte que la première. J'ai craint, au début, que Véronique Olmi ne mette son personnage dans toutes les situations possibles pour nous montrer ce qu'étaient les diverses conditions d'esclave en Afrique. C'était évidemment avant de découvrir que l'auteure n'inventait pas ce qui était arrivé. Mais au fur et à mesure de mes sorties, je me suis attachée à la voix de Véronique Olmi, à sa façon de nous raconter cette histoire tout en douceur. Peut-être d'ailleurs est-ce cette voix qui a gommé, pour moi, la noirceur du texte. Je suis presque persuadée qu'en version papier, j'aurais abandonné ce livre mais j'ai pris ici plaisir à retrouver l'histoire au fil de mes sorties footing. J'ai nettement préféré la seconde partie, pour sa critique de la société européenne mais aussi et surtout, pour le fait que si Bakhita trouve son salut dans la religion, elle est utilisée par les membres du clergé pour vanter les mérites de l'évangélisation de l'Afrique.