Des vents contraires

Olivier Adam

Éditions de L'Olivier

  • Conseillé par
    21 juillet 2010

    Ce roman est sans aucun doute le plus beau roman que j'ai lu sur la paternité car c'est bien son thème central. Le narrateur, Paul, et ses enfants Manon et Clément déménagent pour s'installer à Saint-Malo, ville où Paul a grandi, dans l'espoir de cicatriser un peu la plaie béante apparue après le départ inexpliqué- mais pas inexpliquable- de la maman.

    On ne peut pas dire que ce roman regorge d'action. C'est surtout une ode aux pères. Car on en croise des pères: Paul qui se bat contre vents et marées pour protéger ses enfants tout en sachant que quoiqu'il fasse, il ne peut empêcher la souffrance que provoque le départ ou la mort d'une maman; le papa qui décide de jouer le tout pour le tout et kidnappe son fils pour passer quelques jours avec lui en sachant qu'ainsi, il se condamne; celui qui se réjouit de devenir enfin père mais si l'enfant n'est pas de lui. En fait, le seul pendant négatif est le beau-père de Paul qui semble se fiche de sa fille disparue comme de ses petits-enfants. Mais Olivier Adam n'enjolive pas les hommes. En lisant Des Vents Contraires, on se pose des questions (vaut-il mieux, pour des enfants, penser que leur mère les a abandonnés ou qu'elle est morte? Et quand on n'est pas croyant, doit-on dire à l'enfant qu'on pense qu'après la mort, il n'y a plus rien, lui ôtant ainsi un espoir qui pourrait être leur béquille), on pleure (enfin moi) et on s'émerveille devant la beauté des mots. Les phrases sont ciselées comme des bijoux


  • Conseillé par
    4 octobre 2009

    ...

    Décrire des gens à qui la vie leur fait un pied de nez, des personnes qui n’ont pas une vie droite, linéaire avec en filigrane « tout est beau, tout est rose », ou d’autres encore dont le bonheur les a oubliés sur le bas côté de la route. Toutes ces situations existent bel et bien. Se lever le matin, coûte que coûte, espérer mieux ou ne plus rien attendre du lendemain, se perdre ou se chercher pour trouver sa place, essayer de vivre avec son passé, son histoire, s’inventer un futur ou vivre au jour le jour….

    Oliver Adam sait l’écrire sans jamais tomber dans le mélo ou le pathos. Avec lui, on prend en pleine figure des paquets d’émotion. Des vraies et sincères, des violentes ou des belles, et l’on on tangue au rythme des pages.

    « Des vents contraires » m’a secoué. Le combat de ce père de famille qui lutte pour rester debout avec ces deux enfants. Il s’accroche à eux, il essaie de s’en sortir en ayant peur de perdre pied, de ne pas y arriver. Sa femme est partie sans laisser un mot ou une explication. Repartir à zéro, tirer un trait sur tout, revenir dans la ville où il a passé son enfance pour que les enfants aillent mieux. Pourquoi elle nous fait ça ? Tous les trois cherchent une réponse, s’obstinent, espèrent ou butent sans trouver la réponse. Dans les dernières pages, il nous livre le pourquoi et le comment. Un seul mot : bouleversant.


  • Conseillé par
    26 février 2009

    L’histoire se déroule à Saint-Malo, où le narrateur, Paul Anderen, vient s’installer avec ses deux enfants, Clément et Manon, suite à la disparition étrange de sa femme, Sarah.
    Des vents contraires est un roman sur les rapports humains en général, et familiaux en particulier, dans lequel Olivier Adam décrit, retranscrit des sentiments, des sensations, du ressenti avec finesse. Parmi les thématiques traitées : la disparition, l’attente, la solitude, l’espoir aussi. Et finalement le manque, thème récurrent dans l’écriture d’O. Adam si l’on pense à Je vais bien, ne t’en fais pas, par exemple, ou encore à « Bouche cousue », dans son recueil de nouvelles Passer l’hiver.
    Olivier Adam connaît parfaitement la côte d’Emeraude et, tel un peintre, il en dépeint très bien les paysages; la mer et la luminosité, telles que nous les connaissons en Bretagne, sont omniprésentes dans le livre.
    A noter également : le rôle joué par la musique chez Adam. D’une part, son phrasé, le rythme qu’il donne à son texte avec cette ponctuation si particulière qui est la sienne. Et puis la musique qu’écoute Paul, tant folk (Miossec, Leonard Cohen, Johnny Cash) que classique (Bach, Schubert, Brahms). Le ton est donné ; il est juste !