- EAN13
- 9782073082909
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 30/05/2024
- Collection
- Tracts
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Tracts (N°57) - L'Opinion qui ne dit pas son nom. Du pluralisme des médias en démocratie
François Jost
Gallimard
Tracts
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 3,90
«Qu’une opinion soit soutenue par dix plutôt que par un seul ne la rend pas
plus diverse.» François Jost À confondre la pluralité des médias, c’est-à-dire
la multiplicité des canaux d’information et de divertissement, avec le
pluralisme que la vie démocratique attend d’eux, on risque de mettre en grand
péril la liberté d’expression. Le nombre ne garantit rien s’il est le masque
du même : et le législateur, comme le sociologue, le sait bien qui craint
l’uniformisation de ce qui est dit au plus grand nombre – la «voix de la
France», de tradition gaullienne, autant que la voix du propriétaire, mal plus
contemporain. Notre paysage audiovisuel est donc régulé depuis les années 1980
; et c’est aujourd’hui cet encadrement, dans sa dimension la plus pratique,
qui est mis à mal par un nouveau jeu de dupes : celui qui consiste à faire
passer l’opinion, en particulier la plus radicale, pour de l’information. À ce
niveau du jeu, tout est dans le détail ; il faut observer, comptabiliser,
identifier. L’objectif est noble : éviter que l’opinion, envahissante, ne
vienne de fait confisquer le droit à l’information. Un enjeu démocratique, qui
déborde le seul temps des élections. François Jost est sémiologue, professeur
émérite en sciences de l'information et de la communication à l'Université
Sorbonne-Nouvelle.
plus diverse.» François Jost À confondre la pluralité des médias, c’est-à-dire
la multiplicité des canaux d’information et de divertissement, avec le
pluralisme que la vie démocratique attend d’eux, on risque de mettre en grand
péril la liberté d’expression. Le nombre ne garantit rien s’il est le masque
du même : et le législateur, comme le sociologue, le sait bien qui craint
l’uniformisation de ce qui est dit au plus grand nombre – la «voix de la
France», de tradition gaullienne, autant que la voix du propriétaire, mal plus
contemporain. Notre paysage audiovisuel est donc régulé depuis les années 1980
; et c’est aujourd’hui cet encadrement, dans sa dimension la plus pratique,
qui est mis à mal par un nouveau jeu de dupes : celui qui consiste à faire
passer l’opinion, en particulier la plus radicale, pour de l’information. À ce
niveau du jeu, tout est dans le détail ; il faut observer, comptabiliser,
identifier. L’objectif est noble : éviter que l’opinion, envahissante, ne
vienne de fait confisquer le droit à l’information. Un enjeu démocratique, qui
déborde le seul temps des élections. François Jost est sémiologue, professeur
émérite en sciences de l'information et de la communication à l'Université
Sorbonne-Nouvelle.
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