Quentin D.

Révolutions

3

Delcourt

23,95
Conseillé par (Libraire)
9 mars 2022

Entrez dans le Bolchoï

Bolchoï Arena, c'est un jeu en ligne où vous pouvez revêtir l'apparence que vous voulez, et plus largement devenir qui vous voulez. Les limites ne semblent plus exister dans cette réalité alternative dont la map s'agrandit à mesure que les limites du réel sont repoussées.
C'est aux côtés de Marge, une noob, que l'on découvre le Bolchoï. Mais pourquoi y semble t'elle tant à sa place ? Et ses amis, Dana, Colin et Carlos, que recherche-t-il dans le Bolchoï ? Comment la vie s'organise-t-elle dans celui-ci ? Et enfin comment le capitalisme parvient-il fatalement à s'y insinuer, à s'y renouveler ?

Une bande dessinée dont trois tomes sont actuellement sortis sur les cinq prévus. Un régal pour les fans de SF et tous ceux qui ont un jour pu rêver d'une alternative au réel, le tout enrobé d'un dessin digne des grands mangakas et d'une sélection de couleurs acidulées.

Un voyage qu'il me tarde définitivement de poursuivre

Conseillé par (Libraire)
9 mars 2022

Immersion poétique en terres psychiatriques

Daniele Mencarelli nous raconte son séjour en hospitalisation sans consentement, alors qu'il n'avait que 20 ans. Face à l'absence de sens, à la tristesse et à la rage que lui inspirait la réalité, il a détruit l'appartement de son père comme il aurait aussi bien pu le tuer. Alors le voilà forcé de faire des allers retours entre une salle de télévision et la chambre qu'il partage avec cinq personnages qu’on voudrait résumer à leur détresse.

Avec son écriture en apparence simple, Daniele rend le mépris institutionnel, mais aussi et surtout la tendresse que l'on peut éprouver quand on prend la peine de regarder et d’écouter vraiment. Il n’attend pas la pitié, il refuse de céder au sensationnel. Le poète qu’il était déjà s’applique seulement à rendre la sève de ces hommes plus vrais que certains, à rendre l’absurdité de l’existence face à laquelle ils sont tombés.

Et que Mencarelli soit loué, ce livre n’est que le premier d’une trilogie qui devrait bientôt trouver à être traduite en français.

Conseillé par (Libraire)
27 septembre 2021

Une ode aux femmes qu'on refuse de voir

Ethnologue, Ananda Devi Nirsimloo tient pour cette rentrée littéraire à nous raconter la vie des hijras, des prostituées et de leurs enfants en marge de la société, dans une ruelle indienne. On découvre ainsi Veena, qui a donné la vie à une enfant qu'elle ne sait pas aimer. Toutefois, cette dernière grandit, observe, écoute et apprend de la vie des femmes qui l'entourent. Alors qu'elle est âgée de seulement dix ans, un homme de dieu qui ne croit véritablement qu'en lui même pose son regard sur elle, et décide de la faire sienne. C'est sans compter sur les femmes de la Ruelle. Un conte moderne et féministe qui donne à lire les déesses qu'on refuse de voir.

Conseillé par (Libraire)
26 septembre 2021

Une oeuvre absolue

René.e ne comprend pas pourquoi iel ne ressemble pas à sa maman. Iel ne comprend pas non plus pourquoi iel est ignoré.e et mis.e à l'écart par ses pairs. Alors iel se réfugie dans ses rêves et on se laisse porter à ses côtés avec plaisir, tant c'est grandiose, surréaliste, infiniment doux. Et puis l'intrigue pointe le bout de son nez. Nous ne sommes pas seulement là pour admirer, nous sommes là pour commémorer. L'oeuvre révèle toute son envergure. René.e laisse sa place à Edith, sa fille bispirituelle. Nous avons été trompés. Il nous reste tout à comprendre, à apprendre. Quand on arrive au terme des 268 pages on ne souhaite qu'une chose : Tout reprendre depuis le début pour voir en connaissance de cause les fabuleuses illustrations d'Elene Usdin et ainsi prendre la pleine mesure de son talent.
On est forcé de constater que l'on a entre les mains un objet de mémoire, une oeuvre absolue.

Conseillé par (Libraire)
26 septembre 2021

L'éloge du pas de côté

Mariette Navarro nous propose d’embarquer sur un cargo en compagnie de marins, ces êtres apparemment bannis de la terre. Tout a été planifié, le trajet le plus court a été tracé, chacun connaît son rôle et ce qu’on attend de lui. Pourtant, d’un commun accord, les hommes décident de stopper le bateau et d’aller se baigner une trentaine de minutes dans l’océan. Ça semble futile. Pourtant c’est du jamais vu. Les hommes plongent et Mariette dissèque les minutes, avec une poésie maritime elle aussi jamais vue. Elle offre pour un instant à l’océan et aux hommes une autre profondeur.
Mais voilà, lorsqu’ils remontent à bord du cargo, les hommes ne sont plus 20 comme initialement, mais 21. Une présence se fait ressentir. Le bateau lui-même semble désormais posséder sa propre sensibilité et son indépendance. Sa pompe fait des siennes. Sa vitesse décélère sans qu’on puisse se l’expliquer. Le brouillard encercle les humains, et il ne leur reste bientôt plus qu’à s’accorder sur le rythme du bateau. Quel message ce dernier tente-t-il de leur faire parvenir ? Se pourrait-il qu’il soit temps de prendre le temps, d’effectuer un pas de côté et de ne plus chercher à contrôler notre trajectoire ?