"En garde" d'Amélie Cordonnier explore le cauchemar vécu par une famille suite à une dénonciation anonyme de maltraitance envers ses enfants. La situation se complique lorsque des lettres officielles de convocation à la protection de l'enfance sont reçues. L'enquête administrative bouleverse la vie de la famille et met en lumière les rouages complexes de l'administration française. Tout en révélant l'angoisse et la colère ressenties, le récit met en évidence les conséquences des accusations infondées. La narration habillement menée plonge le lecteur dans un climat de tension et d'injustice, tout en explorant les méandres de l'intimité familiale et les pressions d'une surveillance implacable. Personnellement, j'ai été impressionné par la manière dont l'auteure nous a transportés dans les émotions de cette famille, et comment elle a su capturer la pression étouffante de la surveillance.

Céline Wachowski, architecte renommée, mène le récit en trois parties : son ascension dans l'élite avec l'agence C/W, la controverse autour du siège de Webuy à Montréal, et sa chute de l'agence qu'elle a fondée. Le titre reflète le désir de préserver les privilèges. L'auteur explore la complexité d'une figure bourgeoise, cherchant à laisser sa marque tout en respectant l'histoire de Montréal, mettant en lumière les conflits d'ambition et de pouvoir dans une société polarisée.
La question qui persiste pendant la lecture : faut-il aimer Céline Wachowski ou aimer la détester ?

Plongeant dans la vie de l'adolescent Shy, Max Porter explore ses troubles psychologiques et sa délinquance à l'École de la Dernière Chance. L'écriture variée, passant de l'humour au désespoir, offre un aperçu de sa psyché, tandis que les différentes voix narratives captent ses émotions. Le style graphique unique rythme le récit, révélant sa souffrance et ses espoirs. Bien que sombre et violent, le roman souligne les nuances de l'adolescence, tout en abordant la question de la souffrance mentale et de la difficulté à communiquer. Une expérience littéraire saisissante qui explore le mal-être adolescent et la quête d'identité.

2019, Washington, dans un quartier huppé, un miroir tombe sur une célèbre avocate de la ville, Charity Quinn, la défigurant. Est-ce un accident, est-ce une tentative de meurtre ? Qui en veut à Charity ? Et pourquoi Shakespeare est omniprésent ?
A travers ce roman, nous rentrons dans l’intimité de Charity, une avocate de renom (pas forcément aimée) qui a sacrifié sa vie à son travail pour offrir tout le confort possible à ses filles jusqu’au jour où elle rencontre le beau Timothy qui va changer sa vie … Suite à cet accident, nos deux enquêteurs, Ethan et Helena, n’auront de cesse de découvrir la vérité sur cette famille mouvementée et cette avocate tant détestée.
Si vous aimez les bons polars, je ne peux que vous conseiller celui-ci. Des chapitres assez courts, une alternance entre enquête et lecture du journal intime, le tout à un rythme soutenu qui nous tient en haleine. Comme à son habitude, Katerina Autet nous propose un roman et une thématique (ici la Justice Américaine) qui change du « polar » classique. Un coup de cœur.

"On l’appelait le Chien. Un enfant enfermé pendant des années qui a su développer un sens du goût et de l’odorat hors du commun. Arrivé à Berlin, le Chien reste une énigme pour son ami jusqu’au jour où par un hasard, il prépare une recette à base de miettes de pain et de tabac ... Puis, après avoir « quitté » son kebab, il réussit à se faire embaucher dans LE restaurant de luxe, l’El Cion et de son chef sulfureux Valentino. Ce génie va déboulonner de son piédestal le grand chef, chambouler les codes de la cuisine et les associations de goûts …
Un roman avec une écriture violente et dure dans les coulisses noires de la gastronomie où tous nos sens restent en éveil.