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    10 décembre 2011

    La magie des couleurs !

    Premier tome du nouveau cycle de Brent Weeks, « Le prisme noir » était attendu au tournant par pas mal de fans de la première heure après un premier cycle porté aux nues. J’en attendais beaucoup aussi, le pitch du roman me faisant envie depuis sa sortie vo l’année dernière, et force est de constater que l’auteur comble toutes mes attentes fantaisistes !
    Tout d’abord, j’ai été bluffé par le système de magie, innovant et bien conçu, qui repose sur les couleurs. Si de prime abord ce principe a de quoi surprendre et désorienter le lecteur (qui n’y comprend goutte au départ), Brent Weeks fait le choix de nous expliquer tout cela de manière très didactique, à travers les yeux de son personnage principal, Kip. Celui-ci apprenant sur le tas les bases de la chromaturgie, le lecteur en profite pour grappiller quelques éclaircissements de-ci de-là sur cette magie fort singulière. Ainsi, les créateurs peuvent créer différentes couleurs (le bleu, le vert, le rouge, le jaune, l’ultraviolet et les infrarouges), qui ont chacune un usage bien spécifique. Tout est archi-structuré et bien pensé, on sent de suite que l’auteur n’a rien laissé au hasard. Le système de magie jouit d’une vraie cohérence, et l’auteur prend son temps pour nous inculquer chaque particularité de la chromaturgie. Une fois acquis, c’est un plaisir de découvrir toutes les possibilités offertes par ce concept original.
    Autre point positif, cette magie repose sur une hiérarchie spécifique, qui entraine tout un enchevêtrement de rivalités politiques et économiques, que l’auteur ne fait qu’effleurer dans ce premier tome. Ainsi, outre les créateurs qui se classent en différentes catégories (polychrome, bichrome, etc.), l’ensemble des mages est régi par la Chromerie dont le Prisme est l’empereur…de paille. Car, bien qu’il soit l’homme le plus puissant de cet univers, ses décisions n’ont finalement que peu de poids puisqu’il doit en référer à la Chromerie, un organisme collégial où chaque couleur est représentée. Le personnage du Blanc est probablement ce qui se rapproche le plus du véritable dirigeant, et là encore, l’auteur distille quelques pistes sur de futures intrigues politiques. Incontestablement, Brent Weeks manie son intrigue avec éclat et cadence, les évènements s’enchaînant avec rythme, l’intensité du récit allant crescendo. Les divers coups de théâtre ont de quoi surprendre et sont bien amenés tout au long du récit. J’ai d’ailleurs rarement lu un premier tome si riche de révélations et de retournements de situation, l’auteur réussissant le pari de balader son lecteur avec application.
    Pour finir, l’auteur nous offre des personnages charismatiques, ambigus, et pleins d’esprit comme je les aime. A commencer par Gavin, le Prisme, personnage aux multiples facettes qui m’a vraiment séduite. Beau parleur, mais loyal, c’est un personnage entier qui se révèle peu à peu sous nos yeux. Et c’est mon gros coup de cœur sur ce tome ! J’attends avec impatience de voir son évolution car je suis sûre que l’auteur ne nous a pas révélé tous ses secrets. Ensuite, il y a Karris, Liv, le Blanc, trois personnages de femme tour à tour combatives, rusées, voire touchantes ; pas de mijaurées chez Weeks (et c’est tant mieux !) Le seul personnage qui m’a laissé une impression en demi-teinte est Kip. Si je l’ai trouvé drôle à certain moment, il a fini par m’agacer à la longue avec ses conservations intérieures adolescentes. J’ai cependant aimé son sens de la répartie, et le fait qu’il n’en démontre à personne, ce qui est parfois surprenant.