Un héros, roman

Félicité Herzog

Grasset

  • Conseillé par (Libraire)
    29 novembre 2012

    Coup de coeur de Laurence

    Ce héros, c’est Maurice Herzog, le père de Félicité. Sur un piédestal depuis si longtemps, la chute est vertigineuse. Comme si l’Annapurna qui a fait sa renommée en 1950 le jetait du haut de son sommet. Etat des lieux d’une histoire familiale.


  • Conseillé par
    27 novembre 2012

    "Tuer le père"

    Lorsque Maurice Herzog oublie volontairement son fils Laurent, Félicité Herzog se doit de réhabiliter la mémoire de son frère et d'expliquer les raisons de la folie qui l'a conduit vers la mort.
    Pour cela, elle remonte assez loin dans l'histoire de la famille et n'hésite pas à casser l'image de héros national que représente toujours son père.
    Ce qui m'a gênée dans ce récit est que l'auteur en avait beaucoup à dire et que, malheureusement le destin du frère se retrouve un peu noyé dans cette avalanche d'informations.


    Pour expliquer l'ambiance familiale, le désintérêt des parents pour Laurent et Félicité, elle évoque le passé de collaboration lors de la seconde guerre mondiale et l'antisémitisme des grand-parents maternels qui appartiennent à la noblesse ( duc et duchesse de Brissac, enfants de riches industriels, hôtes de la Reine d'Angleterre...), l’anticonformisme de Marie-Pierre, la mère, la frivolité et l'égoïsme de Maurice, le père.
    Félicité fait part des doutes concernant la réalité du record de l'alpiniste, regrette son intérêt pour les idées de Jean-Marie Le Pen, déplore que son amour se porte davantage sur ses maîtresses que sur ses enfants.
    Le seul point d'ancrage des enfants semble être les vacances dans les châteaux d'hiver et d'été des grand-parents, même si les décorations de têtes de cerf et autres trophées de chasse sont assez lugubres.
    Derrière ce résumé foisonnant, l'auteur donne une réelle ambiance du climat dans lequel elle fut élevée avec Laurent. Laurent se réfugie dans la violence, la peur, les croyances pour sombrer ensuite dans la folie sous le plus grand reniement des parents.
    Le style très classique et littéraire de l'auteur peut rebuter mais c'est surtout le nombre de sujets, la dissolution du thème principal qui perdent le lecteur. Pourtant, lorsqu'elle évoque son frère, il y a une belle sensibilité mais elle se noie dans la rancœur surtout ciblée contre son père, alpiniste, ancien ministre, héros national mais piètre parent.