Les brasseurs de la ville

Evains Wêche

Philippe Rey

  • Conseillé par
    17 mai 2016

    Port-au-Prince est presque le personnage principal de ce premier roman. Ou plus encore Carrefour, quartier particulièrement pauvre et insalubre d'Haïti. Ses couleurs, ses parfums, le grouillement de la vie. Ses drames.

    L'écriture est un peu déroutante au début, les voix du père et de la mère alternent, se répondent, se mélangent, perdent parfois un peu le lecteur, dans un rythme en phase avec le bouillonnement de la cité.

    A travers le destin, particulièrement tragique, d'une famille, l'auteur nous donne à voir et à entendre la misère de ce pays, les tentatives plus au moins désespérées pour améliorer un peu le quotidien.
    Entre corruption, incapacité des organisations internationales, un peuple à l'abandon, qui se débrouille comme il peut... jusqu'où peut-on aller pour nourrir sa famille?

    On se doute dès le départ que tout cela finira mal, on assiste à un engrenage infernal, une descente aux enfers, pages après pages... http://lecture-spectacle.blogspot.fr/2016/05/les-brasseurs-de-la-ville-de-evains.html


  • Conseillé par
    1 avril 2016

    Misère à Haiti

    L’histoire se situe à Haïti, plus exactement à Port au prince dans les quartiers les plus misérables.
    Il s'agite de l'histoire de toute une famille. Babette, la jeune fille du foyer fait la rencontre d'un certain Mr Erickson, censé les sortir tous de al misère; Mais à quel prix???
    Vies de misères, sacrifices...
    À lire !


  • Conseillé par
    1 février 2016

    Haïti, dans un des quartiers pauvres éloignés du centre de Port-au-Prince, une famille comme tant d’autres survit au jour le jour. Le père est maître pelle sur un chantier, un travail harassant et difficile. la mère est « marchande ambulante de serviettes, parfois repasseuse. (..) La bonne à tout faire quand la rue ne donne rien ». Et cinq enfants à nourrir souvent difficilement. Leur fille adolescente Babette l’aînée fait la fierté de ses parents : belle et intelligente. Ils lui imaginent un bel avenir différent du leur. Un homme beaucoup plus âgé qu’elle la remarque. C’est un homme d’affaires riche et marié M. Erickson qui vient souvent à Haïti. Il gâte Babette et est effrayé par l’endroit où ils habitent. Alors il leur offre de loger dans une belle maison dans un autre quartier mais en contrepartie il veut que Babette vive avec lui.

    Dans ce roman où le père et la mère prennent tour à tour la parole, on assiste au tournant bien loin d’être rose que prend la vie de l’adolescente. Elle est « la chose » de M. Erickson, une de ses maîtresses entretenues. Et ses parents sans vouloir se l’avouer ressentent la honte et la culpabilité d’avoir cédé à ce marchandage. Ils ne voient plus Babette et découvre avec douleur et rage qu’elle tourne dans des films pornographiques sous la houlette de M. Erickson. Je n’en dirai pas plus sur la suite.

    Dans ce premier roman, Evains Wêche dresse un portrait sans complaisance d’un système gouverné par la corruption et les pots de vin mais il critique également la communauté internationale et les ONG. Mais il n'oublie pas ce courage si caractéristique des habitants d'Haïti. Même si je n'ai pas retrouvé ici le phrasé que j'aime tant dans la littérature haïtienne, ce livre par son regard sans concession bouscule et est à découvrir !