Tellement vrai !
Et oui, tellement vrai ce sentiment d'être seule au monde quand on élève son enfant en solo ! Vers qui se tourner pour trouver de l'aide, une oreille attentive ou simplement un peu de tendresse face à la complexité d'un quotidien qui exige de la maman seule d'être présente sur tous les plans.
Le roman de Carole Fives est précieux en ce sens qu'il décrit les facettes multiples de ce que ressent la "solo" qui a envie (besoin) de liberté, d'un peu de temps pour elle ; tout simplement. Une jolie écriture, le tout entre-coupé de mails plus ou moins ravageurs piochés dans les blogs culpabilisants et carrément insultants des autres mamans. Qui n'osent pas rêver de liberté ou ne le disent pas ?
En lice pour le Prix Wepler 2018
À la recherche du temps perdu
Un livre étonnant, une quête, un besoin obsessionnel de trouver une réponse (des réponses) face à l'absence de la mère. Un fils fouille l’appartement de celle qu'il croyait connaître, cette mère ingérable qu'il avait mise à distance avant de comprendre qu'elle était sur le point de mourir. Quand il découvre au milieu du désordre de toute une vie de courts manuscrits, trois polars inachevés, il reprend le flambeau et va "guetter" pour mieux écrire la suite. C'est troublant.
En parallèle, c'est la vie de Françoise qui se déroule, 20 ans, les yeux plein d'étoiles, étudiante qui renie sa famille bourgeoise pour défendre les droits de ceux qui souffrent dans une Algérie torturée.
Ainsi, les chapitres du roman vont se mêler, se compléter, se joindre pour ne faire qu'une vie. Celle de cette mère à la fois si proche et si différente.
Un très beau roman. Subtil et émouvant.
En quête d'amour
Beaucoup d'humour et certainement d'auto-dérision dans ce court roman qui vous happe du début à la fin. Certains ont parlé d'amour filial mais c'est à mon sens un peu réducteur. Je crois qu'il s'agit ici de tous les amours que l'on porte aussi bien aux humains, aux animaux qu'à la Terre qui nous porte. C'est une ode à la vie : oui, en effet, ce n'est pas toujours rose, mais tant qu'il y a la vie, il y a l'espoir de l'amour. Le héros court après quelque chose qu'il ne sait nommer et surtout, il est en attente d'une rencontre qui viendra donner un sens nouveau à sa vie. Les personnages qu'il va croiser sont également dans cette attente et tout ce petit monde parvient, à un moment ou un autre, à se dire quelques mots d'humanité. Voilà pourquoi je conseille ce livre, c'est une jolie parenthèse et un message sympathique dont nous avons bien besoin.
Plein soleil
Orphelin adopté, Amedeo apprend la médecine, puis, n’ayant aucun autre choix, s’installe dans une petite île du sud-est de la Sicile, une île où on entend pleurer les pierres. Une île qui a vu partir ses enfants à la guerre et qui n’a pas su les reconnaître quand ils sont revenus blessés, usés, désoeuvrés. Collectionneur d’histoires, Amadéo ne se sépare jamais d’un carnet rouge qui sera plus tard le lien symbolique avec ses petits-fils. Contraint d’abandonner son métier pour avoir séduit la femme du notable, il rachète une bâtisse que l’on surnomme "la maison au bord de la nuit" afin de rouvrir le vieux café qu’elle abritait et d’y installer sa famille. Pendant ce temps, Maria-Grazia, sa fille adorée, épargne en secret quelques lires pour rejoindre l’homme qu’elle aime en Angleterre, l’homme que le destin lui a envoyé sur une plage en pleine tourmente guerrière. Tout commence par une histoire, l’histoire d’une malédiction et tout finit par amour, une centaine d’années plus tard.
Traversant les époques et les guerres, témoin des progrès de la science mais ancrée dans les traditions, cette grande fresque familiale retrace l’histoire de trois générations à travers plus de cent ans d’histoire. C’est toute l’histoire de l’Italie, sous le regard protecteur de la Sainte Patronne Locale, Sant'Agata, la faiseuse de miracles !
Fille de ...
Ce roman poignant nous parle de Maria Schneider, étoile anéantie par le monde impitoyable du cinéma mais également par la drogue et cette peur insidieuse au fond d'elle de ne pas être à la hauteur de quelque chose que jamais, probablement, elle n'a pu comprendre. Mais le roman présente également les autres membres de la famille avec ce qu'elle a - consciemment ou inconsciemment - engendré de malaises au cours des générations. C'est un beau texte, écrit et lu avec émotion, un portrait habile qui ne peut laisser son lecteur indifférent. Un texte touchant qui donne envie de revoir quelques films de Maria et d'en oublier d'autres.